(Aspera-Vallis, Hyrea-Vallis, Aspre-Vaux, Erival)
Hameau dépendant du Val D’Ajol. Il a été réuni à ce dernier par ordonnance royale du 27 novembre 1832 ; il formait auparavant une commune séparée. Il y avait autrefois, à Hérival, un prieuré de chanoines réguliers, qui avaient été fondé, vers 1090, par deux frères nommés Eugibalde et Wichard, natifs d'Epinal.
- Engibald (XIIième siècle) fut un indépendant ; quoique fortuné, il demanda à l’abbesse Gisla un coin de forêt au lieudit les Vieilles Abbayes, près d’Hérival, et s’y installa avec son frère Wichard. Plusieurs candidats à l’érémitisme les rejoignirent et formèrent un groupe d’ermitages. D’un tempérament excessif, il n’adoptait aucune règle précise, s’inspirait seulement de Saint Benoît et Saint Colomban. Libéral, il a peut-être subi des influences Cathare. Ne voulant aucune Eglise institutionnelle, il aurait fini par abjurer. Il mourut à Remiremont en 1122, après 40 ans de retraite.
Le lieu où ils s'établirent était une solitude affreuse et un vallon très-resseré, très-âpre, très stérile, et s'appelait Apre-Vaux. Il paraît qu'Eugibalde poussait l'ascétisme jusqu'à l'excès, ne voulant même pas de la communion sacramentale. Vichard, qui s'était séparé de lui, revint à Hérival après la mort de son frère, et se mit à la tête de quelques disciples qui l'y avaient suivi. Il fut remplacé par un nommé Constantin qui donna à la communauté une règle tirée de celle de St-Benoit, et joignit ses statuts à la règle de saint Augustin. Celle du prieuré d'Hérival était d'une telle austérité que plusieurs des religieux, auxquels ses rigueurs étaient insupportables, quittèrent Hérival et se retirêrent en différents endroits. Le pape Honoré II commença à mitiger cette règle en 1216, en accordant aux religieux l'usage des souliers depuis la St-Martin jusqu'au 1er Avril. A partir de cette époque, les religieux, qui ne mangeaient jamais de chair, qui ne possédaient rien en propre, vécurent d'une manière moins austère et reçurent les biens et les cures qu'on leur donna. Les prieurés d'Aubiey, de Bonnevaux, et du Val-de-Passey leur appartenaient. Enfin, leur prieuré fut uni à la congrégation du Sauveur le 21 juillet 1747. Les religieux d'Hérival portaient auparavant l'habit de toile blanche. L'église et les bâtiments du prieuré sont entièrement démolis.
Nous empruntons à un mémoire adressé à la Société d'Emulation par M. Jacquot, les détails suivants: Il paraît que le prieuré fut originairement construit sur le sommet de la montagne du ban d'Herival, où l'on voit encore des ruines que les habitants du pays nomment les anciennes abbayes. La maison la plus moderne a été incendiée en 1617, ainsi que les archives, dont il ne reste qu'une analyse très-succinte.
Le bassin d'Hérival est séparé de celui du Val-d'Ajol par une coupure très profonde pratiquée entre-deux montagnes, dont l'une se nomme la Vège et l'autre le Haut-du-Seuil. C'était là que se réfugiaient les habitants du pays lors de la guerre des partisans.
dimanche 16 décembre 2007
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