Il restait à doter la nouvelle congragation d’une règle ou au moins de statuts ; ce fut l’oeuvre du troisième prieur, Constantin, prêtre distingué et d’illustre origine, qui s’était attaché à Wichard et avait été choisi par lui pour l’aider à la fin de sa vie. Il songea d’abord à agréger Hérival à l’Ordre de Cîtaux, alors en pleine expansion. Mais le nouveau supérieur conseillé par l’Evêque de Toul, Henri de Lorraine (1126-1165), et l’abbé cistercien de Beaupré, Lambert, qui gouvernait ce monastère entre 1150 et 1170, opta finalement pour la règle de saint Augustin et la vie canoniale, tout en gardant les observances érémitiques plus austères prétiquées à Hérival.
Il composa donc des Statuts, différents de ceux des autres congrégations de chanoines réguliers : de Prémontré, d’Arrouaise ou de Saint-Ruff ; le caractère érémitique de l’institut et l’austérité y sont fortement accusés. On les a appelés « Règle d’Hérival », et nous leur garderons cette dénomination traditionnelle, bien que peu conforme au droit canonique.
Lever de nuit et abstinence perpétuelle de viande étaient des observances communes à tous les chanoines réguliers des ordres réformés, mais en plus, à Hérival, on gardait un silence perpétuel, on renonçait à posséder même du bétail et des animaux de basse-cour, on donnait une très large part au travail manuel, on portait des vêtements de laine au lieu de vêtements de toile. Toutefois, on prévoyait que l’Office divin serait célébré avec la plus grande solennité.
De nombreux passages des statuts reproduisent textuellement des textes de la règle de saint Benoït ; pourtant, l’observance d’Hérival dépassait de beaucoup en austérité, non seulement celles des chanoines réguliers, mais même les Us de Cîteaux et ceux des Chartreux. On peut présumer une certaine survivance d’usages colombaniens, sans pouvoir apporter de preuves décisives.
Pendant combien de temps la « Règle d’Hérival » fut-elle pratiquée dans son intégrité ? Ecrite vers le milieu du XII e siècle, elle reçut dès 1216 une première mitigation par décision du Pape Honorius II qui, prenant Hérival sous la protection du Saint-Siège, autorisa la perception de dîmes et permit aux religieux de porter des chaussures depuis la fête de saint Martin (11 Novembre) jusqu’au 1er avril. Un peu plus tard, en 1245, le Pape Innocent IV abrogea la défense de posséder du bétail, gros et petit, et permit aux malades de manger de la viande.
dimanche 16 décembre 2007
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