L'auteur de "La Lorraine de l'Etrange" a dessiné une carte de la France sur laquelle il situe le pèlerinage par un arc de cercle suivant le 48e parallèle. Or, en regardant la liste des villes citées, on s'aperçoit très vite que le parcours n'est pas linéaire, mais qu'il réalise une figure géométrique rectangulaire autour de la butte de Sion. Le Mont St Odile est au-dessus de la ligne défini par l'auteur, puis on descend au Champ du Feu pour arriver à Raon-l'Etape, Domrémy qui sont à la même hauteur que la butte de Sion, idem pour Vaudeville-le-haut mais pas Vaudigny qui est un peu plus haut à 4 km d'Haroué, à droite du Madon. Balmont, je ne l'ai pas trouvé sur la carte mais je sais par les statistiques de la Meurthe qu'elle se situe à 5 hectomètres de Saint Germain qui est à la même hauteur que Vaudigny donc un peu plus au-dessus de la ligne. Domblain est également à la même hauteur que Vaudigny. Mais là où les choses se gâtent, c'est pour Pierrefitte et Apremont. Déjà il y a quatre Pierrefitte, le premier bien en-dessous de Sion, à 15 km avant Darney, sur la D40 juste en-dessous de Légéville-et-Bonfays et donc dans les Vosges. Le deuxième Pierrefitte s'appelle Pierrefitte-sur-Aire, à droite de l'Aire, à 24 km à gauche de St Mihiel et donc en Meuse. Le troisième Pierrefitte s'appelle Pierrefitte-sur-Seine et se trouve au-dessus de Paris à 20 km, il y a tout de suite en-dessous St Denis. Le Pierrefitte-sur-Seine est situé à la même hauteur que le Pierrefitte-sur-Aire de la Meuse et donc beaucoup plus haut que la ligne indiquée par l'auteur. Le quatrième Pierrefitte s'appelle Pierrefitte-Nestalas et se trouve à 22,5 km en-dessous de Lourdes. Pour Apremont, je ne l'ai pas trouvé à l'endroit indiqué par l'auteur. Apremont est en-dessous de la butte du Montsec, à 9 km à droite de St Mihiel et s'appelle Apremont-la-Forêt, également en Meuse mais toujours beaucoup plus haut que la ligne définie du pèlerinage. Lequel Pierrefitte choisir ? Celui de l'auteur ? Ou bien celui des Vosges ? Ou bien les deux ?
La clé de ce mystère, je l’ai découvert en étant froissé de l'oubli volontaire de l'importance historique du village dont je suis originaire, Frouard, et de son absence dans l’itinéraire du pèlerinage. En effet, j'ai toujours pressenti l'importance de notre village dans l’histoire de la région. Il faut savoir que la bataille de Nancy ne s’est pas déroulée à Nancy même mais entre Frouard et Champigneulles ! Mais surtout, il y avait le blason de Frouard qui était non seulement celui de la Lorraine mais qui possédait en plus un bâton de pèlerin ! J’étais absolument persuadé que Frouard faisait parti du pèlerinage mystérieux mais il fallait le prouver ce qui sous-entendait de découvrir ce qui pouvait être sacré à Frouard pour les Leukes. La réponse me vint instantanément à l’esprit: le confluent de la Meurthe et de la Moselle au lieudit la Gueule d’Enfer, aucun doute là-dessus car à Raon l’Etape, autre étape du pèlerinage, il y a un confluent avec la rivière la Plaine et la Meurthe. J’ai ensuite commencé à étudier un atlas routier au 1/200000. Je me suis amusé à regarder la position géographique de Frouard par rapport à un des plus important haut lieu spirituel en Lorraine: la colline de Sion. J'ai toujours entendu dire que Sion était le centre de la Lorraine. Mais pourquoi donc était-ce le centre ? Frouard était situé directement à la perpendiculaire de Sion. Et Pompey suivait derrière. Frouard semblait de plus par la forme triangulaire de la ville indiquer le nord, le froid ! Peut-être se trouvait là une des raisons de ce nom mystérieux pour cette ville. Je me suis dit alors: "si une ville indique le Nord, une autre doit indiquer le Sud ?" Et je vis à égale distance dans le sens inverse, en traçant une croix, Darney. Darney, nom qui semble avoir une origine celtique: Daren-haie, entrée ou porte de la forêt. Il ne me restait plus qu'à trouver l'Est et l'Ouest. Pour cela, j'essayai de prendre une des villes indiquées dans le pèlerinage, je commençai par Domrémy et m'aperçu qu'à l'est ne lui correspondait pas de ville à égale distance de Sion ; je pris Vaudeville-le-haut et trouvai de l'autre côté et à égale distance Clézentaine. Pour résumer, voici la disposition réelle des villes et de l'indication des directions qu'elles fournissent:
FROUARD: NORD
VAUDEVILLE-LE-HAUT: OUEST SION: CENTRE CLEZENTAINE: EST
DARNEY: SUD
J’obtenais une sorte de boussole gravée dans le paysage et dont Sion en était l'aiguille centrale ! Je m'amusai à relier les points et constatai la position du Pierrefitte des Vosges sur la figure géomètrique obtenu, un losange. Le Pierrefitte des Vosges était donc bien d'utilité pour découvrir la clé. Je me suis aperçu que par chaque axe tracé, il y avait des villes qui en marquait des points par l’intermédiaire des églises.
Je me suis alors amusé à reporter ces villes sur un gros calque. J’ai ensuite pensé que ce losange décrit par des églises pouvait cacher une forme géomètrique beaucoup plus complexe car il y avait des églises partout tout autour de Sion.
J'avais un début de réponse sur l'implantation des monuments religieux en Lorraine. J'en ai conclu que certaines villes pouvaient très bien avoir été volontairement enlevées du pèlerinage. Le véritable parcours ressemblait bien à une ligne suivant le 48e parallèle, mais autour de Sion, il y avait une boucle qui décrivait un losange. Les pèlerins qui se déplaçait d’églises en églises faisait une circumambulation gigantesque puis continuait vers l’ouest, vers le couchant.
Notons que Frouard est situé à 3° 47' de longitude est et à peu près à 48° 45' de latitude nord, donc sur le 48e parallèle du parcourt du pèlerinage de Raon.
Le département des Vosges est situé entre le 47e degré 52 minutes et le 48e degré 32 minutes de latitude septentrionale, et entre le 3e degré 6 minutes et le 4e degré 52 minutes de longitude à l'est du méridien de Paris.
Je me suis mis à étudier les textes, les livres, enfin tout ce que j'avais sous la main et à la bibliothèque pour trouver une symbolisation chrétienne dans l'agencement des quelques villes indiquant les points cardinaux, figure autre que la rosace habituelle que l'on trouvait sur les vieilles boussoles. Mais ce n'était pas assez. Il y avait ce fameux point sans ville. Cette figure géomètrique ne pouvait qu'avoir trait avec le christianisme. N'oublions pas que lorsque les chrétiens sont arrivé en Lorraine, ils christianisèrent tout culte, légendes païennes en les rapprochant le plus possible de ce qui était chrétien, afin de ne pas totalement dénaturer les croyances présentes et de mieux intégrer les indigènes à leur profit.
L'idée me vint d'une image d'un livre traitant de la symbolisation de la croix dans un magasin de vente de vieux livres à Nancy. Une image d'une magnifique croix processionnelle me donna la solution de la cartographie finale. Le losange central, le plus grand où se trouvait un christ était encadré d'un double losange, un plus petit inscrit dans le plus grand. J’ai essayé de tracer la même chose sur mon calque en prenant comme ville de départ Domrémy et le résultat concluant ne tarda pas à arriver. L’autre idée était de tracer des axes médians au losange par un angle de 40° / à l’axe verticale. Quarante degrés car ce chiffre m’a été donné par l’observation du lever du soleil le lundi 7 Avril jour de l’Annonciation. [Vaudeville-le-Haut ; Pompey ; Clézentaine] possède également un angle de 40°.
Regardons la construction ainsi obtenue :
ALIGNEMENT DES EGLISES :
En poussant l’analyse en observant l’alignement des églises, j’obtenais un dessin beaucoup plus précis qui allait s’avérer être celui de la Croix de Lorraine. Ce dessin provoqua de nombreuses questions dont la première:
* Que signifiait donc cet alignement si rigoureux des églises ?
* Cette croix, si elle signifiait quelque chose, avait-elle un fonctionnement précis par rapport à la nature, par rapport à Dieu ?
* Comment était-elle protégée et par qui ?
* Par qui ce gigantesque travail a-t-il été réalisé ? J’ai pensé que cela ne pouvait être que par l’élite intellectuel du Moyen Age: les ordres monastiques ! Cette conclusion m’obligea à lire et chercher de la documentation sur ce sujet. C’est l’oeuvre de Michel Parisse: « La Lorraine Monastique » qui m’apporta le plus de réponses, notamment qu’en Lorraine, le plus gros travail d’implantation monastique avait été réalisé par les moines Cisterciens et les Prémontrés. De tout ceci nous pouvons enfin déduire une première méthodologie d’étude de la Lorraine afin de déterminer ce qu’il y avait avant que le Christianisme ne réalise son implantation géographique de ses églises sur le territoire.
Pour tracer la suite, c’est encore dans une image du livre sur les légendes Lorraines que j’ai découverts la solution. Il suffit de tracer exactement la figure géométrique suivante à l’aide de compas pour découvrir le tracé de la gigantesque Croix à double traverse :
Il faut tracer trois cercles dont voici les centres:
- Pompey (Nord) de rayon (Pompey ; Sion)
- Clézentaine (Est) de rayon (Clézentaine ; Sion)
- Darney (Sud) de rayon (Darney ; Sion)
- Vaudeville-le-Haut (Ouest) de rayon (Vaudeville-le-Haut ; Sion)
On obtient ainsi une première figure géométrique que l’on retrouve souvent dans les église, une sorte d’étoile à quatre branches dont Sion en est le centre.
Et par les tracés effectués, on va passer par des églises de villages Lorrains !
Mais le tracé était loin d’être fini car il y avait d’autres villes Lorraines qui ne faisaient pas partie à première vue de la Croix et notamment aux quatre points cardinaux. La solution me vint à nouveau de la croix processionnelle. Cette croix possédait quatre plus petits losanges à l’identique du plus gros central disposé à chaque extrémité. Ces quatre plus petits losanges étaient en fait la division par quatre du plus gros coupé par les deux axes à 40° et déplacés d’une demi-largeur de celui-ci dans les quatre directions. Ces sous-divisions symbolisent les quatre évangiles et le centre le Christ. J’ai tracé ces plus petits losanges, et à nouveau des églises en suivirent les axes. Petit à petit, il y avait de moins en moins d’églises éparses.
Les points des églises pour la figure du Nord avec le centre de Metz pour centre est dessinée de cette magnière :
A l’intérieur on obtient une double cardioïde comme courbe associée à une plus petite boucle centrale. Voici le tracé montrant les quatre points cardinaux :
Au centre se trouve un amas d’églises, mais même à travers la complexité de cette amas, il y règne un ordre que l’on peut également associer à une cardioïde mais qui cette fois tournerait autour du centre qu’est la colline de Sion. C’est un peu comme le jeu du spirograffe de notre enfance. Si l’on fait tourner autour d’un axe la cardioïde découverte pour les quatre points cardinaux, nous obtenons cette figure d’implantation d’églises :
Le tracé géométrique central complet devient ainsi une superbe rosace :
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire