La caractéristique du sacré est de s'opposer au profane. Qu'est-ce à dire ? Premièrement, pour les religions naturelles il y a un espace sacré, que ce soit une grotte en laquelle on entre comme dans les entrailles mêmes de la Terre-Mère, une source d'où l'eau fécondante venue du Ciel jaillit de la terre, un haut lieu isolé dans l'espace solaire et sidéral. Là est le temple, c'est-à-dire espace qui existe réellement, séparé de l'espace profane environnant, de l'étendue informe qui entoure ce lieu privilégié et dont l'indétermination, le "chaos", terrorise l'homme comme une image du néant.
A l'intérieur de l'enceinte sacrée, l'homme pense avoir la possibilité d'entrer en communication avec le monde de l'Absolu, du Divin, sur lequel elle constitue, en quelque sorte, une ouverture. Là, et là seulement, est censé rendu possible à l'homme le passage ontologique d'un mode d'être à un autre. L'homme, assoiffé d'exister réellement, manifeste cette soif lorsqu'il aborde l'espace sacré, avec l'intention de se situer au centre de l'Etre, en un lieu où il peut communiquer avec le Divin, s'en rendre plus proche, et par suite, exister tel qu'il était, pense-t-il, au commencement, lorsque le cosmos et lui-même sortirent des mains créatrices. C'est là que l'homme "cherche, dans l'univers tangible, les traces ou les effluves de ce que l'on ne peut toucher."
Aussi, en deuxième lieu, conjoint à l'espace sacré, trouve-t-on dans ces religions, par opposition à la durée profane qui est celle de tous les jours et s'écoule inexorablement, la notion de temps sacré, de temps fort, de temps pur, de temps mythique primordial qui ne s'écoule pas et qui est rendu présent par la fête périodique. Celle-ci n'est autre chose qu'une tentative pour rejoindre, en le revivant dans le présent "historique" par répétition en quelque sorte de la cosmogonie, le Temps sacré où la Divinité, "au commencement", avant l'actuel temps fluent, fonda le monde, et qui, d'une certaine manière, se confond avec l'Eternel.
La fête est une rupture avec le déroulement banal du temps, avec la monotonie écrasante du terrible quotidien, avec ce que les latins appelaient le "taedium vitae".
Quand on parle ici de fête, dans ce cadre du sacré païen, "il ne faut pas se représenter l'homme primitif, d'autrefois ou d'aujourd'hui, comme confit en dévotion ou abîmé dans des prières silencieuses. Il ne sait pas se concentrer, mais il gesticule et prie avec tout son corps et avec tous ses organes. La prière, chez lui, est à la fois cérébrale et organique."
Et alors, "même consacrée au ciel, la pensée humaine peut connaître toutes les extravagances, toutes les divagations que provoquent, au cours des âges, les excès de la cruauté ou les erreurs de l'érotisme": sacrifices humains, en particulier d'enfants et de jeunes filles vierges, cortèges orgiastiques, prostitutions sacrées dans le temple de la Terre-Mère avec les hiérodules de la déesse.
C'est qu'en effet, troisième caractéristique du sacré païen, de même qu'il y a des espaces et des temps sacrés, il y a, pour présider aux rites, un personnel sacré, hommes et femmes, "séparés" du commun de l'humanité profane et, par suite, "sacralisés", censés mis ainsi en relation singulière avec le monde divin, et sans lesquels ne peut être établie avec lui la communication dont rêve l'homme pour situer son être dans une existence réelle et stable. Car le lieu "sacré", où est censé se concentrer la puissance divine, est redoutable et ne peut être accessible à quiconque n'est pas lui-même "sacré". D'où la nécessité d'intermédiaires séparés du profane, consacrés au divin, et par l'entremise de qui l'on peut espérer atteindre ce divin par des rites eux-mêmes "sacrés", traditionnels, inviolables, dont l'observation minutieuse et craintive doit être scrupuleusement respectée.
C'est ainsi, par exemple, que pour participer à la force vitale et fécondante de l'hymen entre le Ciel et la Terre-Mère, l'homme va au temple de la divinité, comme cela devait avoir lieu jadis sur le haut lieu du Vaudémont, s'unir dans le secret aux prostituées sacrées, vouées à ce rite.
"Mais n'avons-nous pas laissé s'anéantir ce désir du "Soleil" que venaient instinctivement chercher sur les hauts lieux nos ancêtres païens ? Remettant humblement nos pas dans les empreintes effacées des leurs qui peu à peu ont tracé les chemins que nous suivons à notre tour, trop souvent, hélas, en touristes distraits voire ironiques, il nous serait pourtant salutaire de gravir le promontoire sacré avec le même désir mystique, qui était le leur, de se rapprocher du Ciel et d'entrer en communion avec le Divin, non plus, dès lors, pour tenter de l'apaiser par des rites ambigus auprès d'une idole équivoque, mais pour, oubliant les préoccupations terre à terre d'un horizon borné, nous mettre à l'écoute de l'Esprit qui là-haut souffle depuis toujours et que l'Evangile nous a appris à identifier avec l'Esprit du Père révélé par Jésus Christ."
La colline de Sion-Vaudémont est un haut-lieu spirituel au moins depuis l'Antiquité. Les Gaulois Leuques, sur le territoire desquels se trouvaient la butte, y vénérèrent leurs divinités, puis ce furent les gallo-romains et les germains avant que la colline ne devienne un haut-lieu de la ferveur chrétienne des Lorrains.
Si les noms de Sion et de Vaudémont marquent un ancien établissement germanique, celui de Sion reste mystérieux. C'est le nom de la colline de Jérusalem (Siyyôn en Hébreux, Sahyûn en Arabe), aussi certains chercheurs ont voulu y voir une origine sémitique comme cela se retrouve dans la région de Stenay, argumentant sur une ancienne appellation de la colline Lorraine : Monte Semita. On peut toutefois objecter que le mot sémite n'est apparu qu'au XIXe siècle, et sémitique à la fin du XVIIIe siècle. Il faut sans doute rechercher la signification du mot Sion dans la langue celtique ou latine, car à l'époque gallo-romaine le Saintois était le pays de la colline fortifiée de Sion (Pagus Suentensis).
Combien y ont été prophétiquement édifiés, exhortés, consolés ! combien y ont été repris, jugé !
Prenons garde que cet esprit émeut toutes nos puissances et qu'un tel ébranlement, précisément parce qu'il est de tout l'être, exige la discipline la plus sévère. Qu'elle vienne nous masquer, aussitôt apparaissent tous les délires. Il s'est toujours joué un drame autour des lieux inspirés. Ils nous perdent ou nous sauvent selon qu'ayant écouté leur appel, nous le traduisons par un conseil de révolte ou d'acceptation.
L'esprit de la Terre païenne remonte facilement en bouffées de soufre, du fond de l'inconscient. Les humains, tout en reconnaissant Dieu, ne lui ont pas donné la gloire qui appartient à Dieu, et ils ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements, et leur coeur sans compréhension s'est enténébré... et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une représentation... livrés selon les convoitises de leur coeur à une impureté où ils avilissent eux-mêmes leurs propres corps, eux qui ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, adoré et servi la création de préférence au Créateur.
Sa Main créatrice, peut seule nous faire dépasser sans danger, nous ouvrant la Porte du "Mystère caché de toute l'éternité en Dieu (et manifesté selon Sa sagesse par l'Eglise ?), suivant son dessein éternel réalisé en Jésus Christ, en qui nous avons, par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec assurance". Or voici, au fond de la chapelle, l'image de la Vierge-Mère, "(la) Porte du Ciel", à qui Dieu "a confié l'Incarnation" de "l'unique Médiateur" entre Dieu et l'humanité.
“ C'est ici que tu trouveras pour chacune des circonstances de ta vie le Verbe mystérieux élaboré pour toi quand tu n'étais pas ”.
La montagne de Yahvé est le mont Sion qui méne vers Dieu
Le Temple de Dieu est en nous, pas dans un lieu fait par vous pour Jésus.
Le Temps de Dieu est Historique sur la Terre.
On donne de la colline de Sion la forme de croissant de Lune.
Mais moi j'y vois un embryon humain, l'embryon de l'immortel qui ressemble étrangement à la toile que j'ai peinte le 7/4/1985 "L'émotion de L'Ether". Chose incroyable, à l'emplacement de l'église, j'y ai mis une étoile ! C'est à cet emplacement précis que se trouve selon moi la vacuité. Est-ce là que se trouve ce que les alchimistes appellent "La Pierre Philosophale" ?
Sion est le trou central de l'anneau, le réceptacle, ou lieu de passage de l'influence céleste de l'action du ciel sur la Terre ! Il est à la verticale de la Grande Ourse et de la Polaire. L'anneau est l'emblême du roi comme Fils du ciel. Le trou centrale de l'anneau, c'est encore l'essence unique, et c'est aussi le vide du moyeu qui fait tourner la roue (monde du devenir, de la contingence et du périssable); il symbolise et contribue à réaliser la vacuité au centre de l'être, où doit descendre l'influx céleste. La vacuité se matérialise au point centrale immobile de la croix, point sans point, dont tout découle et où tout retourne. Et Sion est bien au Centre de la Sainte Croix de Lorraine ! La vacuité désigne la disposition qui résulte de l'abandon de ce que l'on tient pour vrai, au-dessus de toute appréhension ou abscence d'appréhension. La vacuité est dénuée de sens si elle n'est pas intimement liée à la compassion envers tous les êtres (mouvement de l'âme qui nous rend sensible aux maux d'autrui).
Nous allons désormais traiter de l'importance de "la Pierre", sujet toujours savamment détourné par la Papauté comme nous le verrons plus loin. La Pierre se trouve "à l'ombre du clocher" comme disait M. Barrès, c'est à dire à l'intérieur de l'église, éclairée par une douce lumière et protégée des mauvaises intentions par une vitre épaisse. La Pierre, c'est Dieu, ou plutôt, elle est le réceptacle de votre âme. En vous adressant à elle, c'est directement à Dieu que vous vous adressez. Toutes les religions ont un point commun entre elles: "la Pierre". Qu'y a t-il à la Mecque ? La Pierre Noire ! A quoi sert-elle ? Pourquoi les musulmans doivent-ils la contempler au moins une fois dans leur vie ? Pourquoi cette question de Jean Colson auteur du livre "Sion Vaudémont ou La Colline Inspirée":
Pourquoi, s'il est, comme il le prétend, transcendant à toute religion naturelle, le christianisme n'a-t-il pas rejeté purement et simplement le haut lieu de Sion et appris aux croyants à le déserter, mais au contraire a transigé ?
Voici la réponse:
Tout simplement à cause de la présence de la Pierre en ce lieu et ce depuis des temps immémoriaux !
Elle rayonne comme une antenne de télévision: en envoyant ses ondes qui sont des anneaux divins de bienfaisance et d’amour tout autour de la Terre pour pénétrer l’âme de l'humanité.
Anneau de tolérance pour tous ses excès,
Anneau de compassion pour tous ses bienfaits,
Anneau de pardon pour tout ce qui doit être pardonné,
Afin de ne laisser aucune place pour la malignité
Dans cette vallée comme dans tous les Pays,
Anneau de vie pour une maternité,
Anneau de mort quand tout est fini.
Telle est la Pierre que vous contemplerez
Sur la montagne sacrée à l'ombre du clocher.
Marc MASSON (vers libres)
samedi 15 décembre 2007
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