samedi 15 décembre 2007

LE TRACÉ MYSTÉRIEUX DE LA MOSELLE

(suppositions personnelles):

Dans un temps pas si éloigné que l'on pourrait le penser, il y a environ 2000 ans, la moselle avait un tout autre tracé ce qui est parfaitement connu. Les indices ne manquent pas:

- Le méandre de la moselle à Liverdun: il a une forme en raquette tout à fait remarquable. Autrefois il y avait le même type de méandre à Frouard.

- L'étang Saint-Jean à Frouard: au lieu dit du Molmont où un lotissement est aujourd'hui présent, se trouvait autrefois un étang appellé Saint-Jean d'où le nom des cités Saint-Jean. Cette étang est semble-t-il, d'après les anciens, toujours présent sous terre. Il serait alimenté par des infiltrations souterraines de la Moselle provenant de Liverdun. Rien ne confirme cette thèse pour le moment, ormis une légende du livre « Au Rythmes du Rouet » de E. Dezavelle.

- Les petites étoiles du château des Rays: Qui avait-il avant ce château ? Etait-ce déjà un lieu particulier habité ? Ces étoiles, comme celles de Sion prouve la présence d'eau autrefois.

SUITE DU TEXTE:

L'indifférence des rivières à la structure, c'est-à-dire leur tracé établi sans relation avec la dureté variable des roches sous-jacentes, leurs recoupements des lignes de côtes ont posé le premier problème. Sans parler de la Meuse qui pénètre résolument dans les plateaux de calcaire corallien à Neufchâteau pour n'en ressortir qu'à Dun, le cas de la Moselle intrigue: elle coule selon une direction sud-est-nord-ouest depuis Epinal et Charmes dans les argiles liasiques jusqu'à Pont-Saint-Vincent, où elle se trouve au contact de la Côte bajocienne ; là, on s'attendrait à la voir suivre le pied de celle-ci (après avoir contribué à la dégager) par Ludres et Fléville vers Nancy et Pompey, mais elle y pénètre, ouvrant dans le plateau de Haye, puis dans le calcaire corallien qui surgit ensuite à Toul, cette double percée qui la rapprochait autrefois de la Meuse: percée dite conséquente par Davis parce qu'elles sont orientées vers l'ouest comme la pente des couches.

SUPPOSITIONS PERSONNELLES:

La Moselle aurait-elle été détournée de son lit original de main humaine ? Pour trouver des traces de ce chantier, il serait intéressant d'effectuer des fouilles sous-marines aux étangs de Messein, à Ponts-St-Vincent.

SUITE DU TEXTE:

Mais aujourd'hui, la Moselle tourne vers l'Est à contrepente du bajocien pour y dessiner le fameux méandre encaissé de Liverdun et retrouver la Meurthe avec laquelle elle coule vers le nord, dans les terrains liasiques de nouveau, au pied de la Côte de Moselle: de Dieulouard à Metz, voici réalisé le tracé subséquent idéal.

L'évolution de toutes les autres parties de la Côte de la Moselle et de la Côte de la Meuse (dont un long secteur est en Meurthe-et-Moselle) a requis l'intervention d'autres agents d'érosion: la section Amance-Ludres-Thelod-Grimonviller de la première, par exemple, a été dégagée, attaquée par des rivières coulant soit vers le nord-ouest, les plus petites, affluentes des autres telles la Mauchère et l'Amezule (responsables du dédale de buttes et plateaux du Grand Couronné), puis la Meurthe et la Moselle dans leurs larges entonnoirs, soit par des cours d'eau descendant au contraire du plateau vers la dépression liasique, chacun ayant un peu entaillé la côte: ruisseau de Viterne, celui du Ponce (Crepey), ruisseau de Velle, etc... Aujourd'hui, loin du pied de la côte, le Madon et le Brenon déblayent seulement les argiles du lias inférieur.

Au Nord de Nancy, la même côte est morcelée par les rivières de la Woëvre qui, par suite d'un renversement du drainage, ne coulent plus vers la Meuse mais vers la Moselle, représentant un niveau de base plus déprimé: l'Ache, le Trey, le Rupt de Mad. Suivons l'Ache: elle naît des étangs du sud de la Woëvre, coule nonchalamment dans les argiles bathoniennes jusqu'à Manonville, où une faille nord-ouest-sud-est la met soudain en présence du calcaire oolithique ; alors, elle s'y encaisse vigoureusement, devant atteindre la Moselle au travers de plateaux d'altitude croissante vers l'est: ce sont les pittoresques méandres de Martincourt à Griscourt dans ce qu'on appelle la Petite Suisse lorraine.

Et la Côte, dite de Meuse ? Elle a moins encore de rapports avec la Meuse que la précédente avec la Moselle ! Au sud de Toul, jusqu'à l'Aroffe (Barizey), son tracé rectiligne impressionne: c'est la Bouvade qui a joué ici le rôle de rivière subséquente et son cours, à 4 kilomètres du pied de la côte, lui est encore parallèle. Quinze ruisseaux descendent de la côte et l'attaquent de leurs niches de sources, mais la Meuse n'est pas loin à l'ouest et deux de ses affluents, le Colomoy (Blénod) et l'Aroffe la rejoignent, ouvrant dans le plateau coralien de belles trouées.

Au nord de Toul, tout change: plus de côte rectiligne, mais de profondes percées qui ressemblent précisément à celle de l'Aroffe et, ainsi, une côte scindée en blocs irréguliers.

Au pied de la Woëvre: d'altitude peu variable (250 mètres dans la forêt de la Reine, au sud, 200 mètres près de Conflans-en-Jarnisy), elle est drainée tantôt vers l'est dans sa moitié méridionale, tantôt vers l'ouest au nord de Briey: l'Othain, la Crusne, la Chiers attirés par la Meuse.

Ainsi, deux grands cours d'eau parallèles semblent s'être partagés tout le réseau hydrographique du centre de la Lorraine: on sait maintenant que l'équilibre n'a jamais été réalisé et que la Moselle ne conquit son bassin actuel qu'après avoir été longtemps tributaire de la Meuse. C'est toute l'histoire du Val de l'Ane et de cette capture, phénomène célèbre: depuis un demi-siècle, on a recherché comment la Moselle, auteur de cette vallée morte de Toul à Pagny, vallée à méandres, avait pu être détournée de la Meuse.

Auteur évident ? Il y a longtemps que les sondages ont prouvé la présence de galets de quartz et de sables granitiques d'origine vosgienne non seulement dans le Val de l'Ane, mais aussi en aval de Pagny, dans la vallée de la Meuse (qui ne naît pas dans une région granitique). Ces apports vosgiens sont d'ailleurs recouverts par des débris calcaires périglaciaires, contemporains des grandes glaciations du quaternaire, quand les glaciers des Vosges atteignaient Epinal.

On avait d'abord songé à une capture de la Moselle dans la région de Toul par l'érosion remontant depuis la Meurthe par un affluent de celle-ci dans la Haye calcaire: érosion bien difficile et impuissante à réaliser un tel travail. On a suggéré des pertes de la Moselle par les grottes de Pierre-la-Treiche, mais elles étaient alors colmatées par des matériaux périglaciaires, ces grottes ! La Moselle, probablement surchargée de matériaux morainiques, a commencé par remplir la cuvette de Toul et engorger le Val de l'Ane d'une nappe épaisse qui a peu à peu submergé le seuil de la Haye et atteint la ligne de partage des eaux avec la Meurthe, laquelle se trouvait à un niveau inférieur, car, peu chargée de ces débris périglaciaires, elles remblayait beaucoup moins sa vallée. Au cours d'une crue, la Moselle, qui avait de plus en plus de difficultés à atteindre la Meuse, a fini par se déverser dans un affluent de la Meurthe et, par celle-ci, prendre la direction du nord et du Rhin.

Les terrains diffèrent donc totalement du revers des côtes aux plaines qui sont à leur pied: ici, des sols argileux lourds et collants ; là des calcaires voilés par une très mince couche de décomposition et d'humus ; dans la Haye, on assiste à de véritables phénomènes carstiques: vallées sèches comme les fonds de Toul, trous et grottes, gouffres assez profonds (dans la Petite Suisses, celui de Grimo-Santé de 45 mètres, celui du Trou Haudot de 40 mètres), tandis que toutes les sources apparaissent sur le pourtour des plateaux au contact du calcaire et des argiles.

C'est qu'il pleut sur ces Hauts, ces plateaux forestiers: l'étude du climat va précisément nous montrer que ce sont les régions les plus arrosées de Lorraine.


LES COLLINES DE MEURTHE ET MOSELLE :

Les plus hautes collines de la région jurassique du département sont, dans le canton de Vézelise, la côte de Pulney (524 mètres), le mont Curel (453 mètres) et la côte de Vaudémont (490 mètres) ; sur la rive droite de la Moselle, depuis le confluent de la Meurthe, les hauteurs dominantes sont : le Grand-Mont, entre Amance et Nancy (410 mètres) ; le mont Saint-Jean (423 mètres) ; la montagne de Sainte-Geneviève (390 mètres) ; la colline de Mousson (386 mètres). Les hauteurs prennent encore une altitude plus considérable vers le point où la Moselle pénètre dans la Lorraine.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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